Social Progress Imperative : un outil pour mesurer le progrès autrement que par le PIB

Table des matières

  • Comprendre le Social Progress Imperative et son approche innovante
  • Les critères clés du Social Progress Index : besoins, bien-être et opportunités
  • Applications concrètes et portée du SPI à l’échelle mondiale
  • Limites et critiques face à l’usage du Social Progress Index
  • L’impact du SPI dans la politique publique et le secteur associatif

L’article en bref

En 2025, le Social Progress Imperative s’impose comme un outil clé d’analyse sociale pour les gouvernements, entreprises et ONG. À travers son indice multidimensionnel, il redéfinit le concept de progrès en dépassant la seule logique de croissance économique.

  • Un indice alternatif au PIB : Il mesure le progrès humain sur 3 axes : besoins, bien-être, opportunités
  • Des applications concrètes sur le terrain : Municipalités, ONG et entreprises l’utilisent pour orienter leurs actions
  • Un outil stratégique pour les politiques publiques : Déploiement dans 40+ pays, avec adaptation régionale et sectorielle
  • Des limites méthodologiques à considérer : Critères occidentaux, absence de pondération, fiabilité des données questionnée

Véritable levier de transformation, le SPI alimente une gouvernance plus équitable, en plaçant l’humain et l’inclusion au cœur de la définition du progrès.

Comprendre le Social Progress Imperative et son approche innovante en 2025

Depuis son lancement en 2013, le Social Progress Index (SPI) développé par l’organisation à but non lucratif Social Progress Imperative est reconnu comme un outil novateur pour mesurer le progrès d’une société au-delà des indicateurs purement économiques comme le produit intérieur brut (PIB). Cette initiative s’inscrit dans une démarche visant à évaluer la qualité de vie de façon globale, en intégrant des dimensions sociales et environnementales fondamentales.

La démarche repose sur la conviction que le développement économique ne peut se limiter à la croissance monétaire. En effet, un PIB en hausse n’indique pas nécessairement une amélioration des conditions de vie ou une réduction des inégalités. Le SPI cherche donc à fournir une photographie plus nuancée du développement humain en prenant en compte les besoins sociaux et environnementaux réels des populations.

Le déclencheur de ce projet remonte à 2010, lorsque des chercheurs et chefs d’entreprise de renom, parmi lesquels Michael Porter de la Harvard Business School, se sont associés pour concevoir une méthode alternative de mesure du progrès. Leurs travaux s’appuient notamment sur les réflexions d’économistes tels qu’Amartya Sen, pionnier du concept de développement humain, ainsi que sur les recommandations du rapport « Mismeasuring Our Lives » de la commission Stiglitz, qui ont souligné les limites des indicateurs classiques.

Ce travail a abouti à la publication en 2013 d’un premier classement de 50 pays selon un indice synthétique combinant plusieurs indicateurs sociaux et environnementaux. Depuis, le SPI a étendu sa portée, étant adapté à la mesure de progrès locaux, régionaux, voire sectoriels. Plus de 40 pays l’utilisent désormais pour éclairer leurs politiques publiques.

Alors que le SPI continue d’évoluer techniquement, il devient un outil crucial pour les acteurs économiques et sociaux qui souhaitent intégrer une dimension qualitative à leur analyse. Par exemple, des structures telles que le Groupe SOS, les associations Humanité en Marche ou Les Petits Frères des Pauvres s’appuient sur des critères comparables pour orienter leurs projets sociaux. Ce croisement des données économiques et sociales permet une meilleure compréhension des enjeux à l’œuvre et une allocation plus efficace des ressources.

Dans un contexte de volatilité économique et d’urgence climatique en 2025, cette démarche innovante contribue à répondre à une demande accrue en indicateurs qui dépassent le simple cadre du PIB. Elle offre une vision intégrée du progrès social, où la réussite se mesure aussi à la capacité d’une société à garantir un avenir plus inclusif et durable pour tous.

  • Origine du Social Progress Imperative (2010-2013)
  • Objectif : dépasser le PIB dans l’évaluation du développement
  • Collaboration avec des experts internationalement reconnus
  • Adaptation aux réalités locales et régionales
  • Utilisation croissante dans la sphère publique et associative
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AnnéePays évaluésFocus principalImpact visible
201350Social et environnementalVision nouvelle du développement
2020170+Extension régionale et localeInfluence renforcée en politique publique
2025Plus de 40 paysIntégration systématique dans les plans nationauxOutil pour ONG telles que Emmaüs et Fondation Abbé Pierre

Les critères clés du Social Progress Index : besoins fondamentaux, bien-être et opportunités

L’essence même du Social Progress Index réside dans son approche multidimensionnelle. En 2022, sa construction repose sur trois axes essentiels représentant différents aspects de la vie humaine :

  • Les besoins de base : sécurité alimentaire, accès à l’hygiène, à la santé, et à un logement adéquat.
  • Les fondations du bien-être : éducation, qualité des infrastructures, accès à l’information, ainsi qu’un environnement sain.
  • Les opportunités d’accomplissement : droits civils et politiques, égalité, qualité des relations sociales et inclusion.

Chacun de ces piliers se décline en plusieurs composantes précises, elles-mêmes évaluées à travers une cinquantaine d’indicateurs fiables, fournis par des organismes internationaux s’appuyant sur des méthodes uniformes pour permettre des comparaisons pertinentes entre pays. Cette rigueur méthodologique, explicitée clairement sur le site officiel Social Progress Index, garantit la fiabilité des données.

Évaluation détaillée des besoins de base et impact social

L’axe « besoins de base » porte sur les indispensables à la vie, tels que la qualité de l’eau potable, la disponibilité des soins médicaux, et l’habitat. La sécurité alimentaire est aussi un indicateur majeur, révélateur des disparités internes dans un pays. Par exemple, le Paraguay a intégré ces critères dans son plan national de développement 2030, avec des résultats positifs récemment observés en matière de réduction de la pauvreté et d’accès aux services essentiels, notamment grâce à l’accompagnement d’ONG comme Groupe VYV.

Fondations du bien-être : un indicateur transversal

L’éducation, la santé mentale et physique, la protection de l’environnement et des infrastructures adaptées sont des segments clés. Par exemple, la région amazonienne au Brésil, malgré ses richesses naturelles, affiche des scores faibles en raison des conditions sociales précaires. Ce contraste met en relief la nécessité d’une meilleure intégration des facteurs humains dans la stratégie de développement.

Les opportunités : levier pour un progrès durable

Les droits humains, l’égalité des chances en matière d’emploi ou la liberté d’expression constituent la dernière couche évaluée. Ces critères influent directement sur la capacité des citoyens à exploiter leur potentiel. Les associations françaises telles que Malakoff Humanis ou le Secours Catholique s’inspirent de ce cadre pour améliorer leurs missions, en particulier dans la lutte contre les précarités et pour l’inclusion sociale.

  • Trois axes fondamentaux composés de multiples indicateurs sociaux et environnementaux
  • Rigueur des données grâce à une méthodologie harmonisée internationalement
  • Exemples d’applications concrètes dans différentes régions et plans nationaux
  • Collaborations avec ONG et acteurs de terrain pour affiner la collecte et le suivi
AxeComposantes (exemples)Indicateurs principauxImpact observable
Besoins de baseSanté, eau potable, sécurité alimentaireTaux de malnutrition, accès aux soins, logements décentsRéduction de la pauvreté, meilleure santé publique
Fondations du bien-êtreÉducation, environnement, infrastructuresTaux de scolarisation, pollution atmosphérique, accès internetAmélioration de la qualité de vie et longévité
OpportunitésÉgalité, droits civiques, inclusion socialeLiberté d’expression, égalité des genres, emploi formelMeilleure cohésion sociale, innovation

Applications concrètes du Social Progress Index et portée globale en 2025

Au-delà de sa portée théorique, le Social Progress Index est de plus en plus exploité comme un outil d’aide à la décision dans des contextes variés, de la politique économique à la gestion de portefeuilles d’investissement à impact social. Son intégration dans de nombreuses politiques publiques internationales et locales témoigne de son utilité.

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Il permet ainsi aux gouvernements de mettre en lumière les domaines nécessitant une intervention prioritaire. Par exemple, au Brésil, 772 municipalités utilisent le SPI pour orienter des programmes sociaux, tandis que l’État du Michigan aux États-Unis a intégré ses données pour améliorer la qualité de vie dans des zones économiquement fragiles. Ces efforts sont réalisés en partenariat avec des acteurs comme Action contre la Faim et Fondation Abbé Pierre, contribuant à des impacts mesurables sur le terrain.

Le secteur privé s’intéresse également à cette démarche. Plusieurs entreprises, sous l’égide du MEDEF, ont commencé à intégrer le Social Progress Imperative dans leur reporting RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), ce qui permet une meilleure transparence en matière d’impact social et environnemental. Ces indicateurs complètent les données financières classiques et aident à mieux anticiper les risques non financiers.

Mesures à l’échelle continentale et adaptation sectorielle

La Commission européenne a adopté en 2016 une version du SPI spécifique à l’Union européenne, couvrant 272 régions différentes. Ce projet, toujours en cours d’évolution, sert à comparer les performances sociales au sein de l’Europe, en insistant sur la cohésion territoriale et les disparités entre zones rurales et urbaines. Le succès de cette approche a poussé plusieurs pays à s’en inspirer pour élaborer leurs propres indices locaux.

Utilisation par les organisations sociales et ONG

Le Social Progress Imperative est également utilisé par des ONG renommées. Des associations telles que ATD Quart Monde ou Emmaüs exploitent ces données pour mieux cibler leurs actions, notamment dans les quartiers défavorisés. Humanité en Marche et Les Petits Frères des Pauvres s’appuient sur ces indicateurs pour rendre compte de leurs résultats auprès de leurs donateurs et optimiser leurs interventions sociales.

  • Adoption étendue dans plus de 40 pays
  • Intégration dans les politiques publiques nationales et locales
  • Usage croissant chez les acteurs privés pour la RSE
  • Outil important pour ONG et associations diverses
Type d’agentUsage principalExemples concretsEffet escompté
GouvernementsPolitique sociale, priorisation des actionsPlan 2030 Paraguay, États-Unis (Michigan)Meilleure allocation des ressources
EntreprisesReporting RSE, gestion des risquesMEDEF, Groupe SOSTransparence, anticipation des impacts
Associations / ONGOptimisation des programmes sociauxEmmaüs, Action contre la FaimImpact social renforcé

Limites et critiques du Social Progress Index dans l’évaluation du développement

Bien que le Social Progress Index représente une avancée significative dans la prise en compte de la dimension sociale et environnementale du progrès, il ne fait pas l’unanimité. Certaines critiques soulignent des biais méthodologiques et culturels qui peuvent affecter la pertinence des résultats.

Parmi elles, la prédominance de valeurs occidentales dans le choix des indicateurs – comme la tolérance religieuse ou l’égalité des droits pour les minorités – pourrait désavantager certains pays dont les structures sociétales diffèrent. Ce point est évoqué notamment dans un article d’Alternatives Économiques.

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Des voix s’élèvent également concernant l’absence d’indicateurs économiques quant aux inégalités de richesse ou à la qualité des infrastructures essentielles, telles que les transports, jugeant que le SPI donnerait une vision partielle du développement.

Problèmes de fiabilité et de représentativité des données

Le SPI repose sur de multiples sources de données parfois éloignées temporellement et dont la fiabilité varie, ce qui a été souligné par une enquête de 2016 auprès des utilisateurs du site officiel. Certains reprochent une certaine obsolescence des données ou un manque de transparence sur la méthodologie précise.

Absence de pondération et limitation dans la diversité des indicateurs

Une autre limite concerne l’absence de pondération claire entre les indicateurs. Les scores sont souvent traités de manière équivalente, alors que certains aspects peuvent avoir un poids social ou environnemental plus marqué. Cette absence de hiérarchisation peut fausser les priorités d’action. De plus, la suppression volontaire de critères économiques dans l’analyse finale crée une dichotomie difficile à gérer pour les décideurs.

  • Valeurs occidentales incrustées dans la sélection des indicateurs
  • Manque de représentativité de certains aspects économiques
  • Difficulté de mise à jour et hétérogénéité des données
  • Absence de pondération précise des critères
CritiqueDescriptionConséquence
Valeurs culturelles biaiséesIndicateurs favorisant les normes occidentalesDisavantage pour pays non occidentaux
Données rassemblées disparatesIncohérences temporelles et méthodologiquesPerte de fiabilité des scores
Absence de pondérationTous les indicateurs traités à égalitéVision uniformisée qui masque les priorités
Exclusion des indicateurs économiquesVolonté délibérée d’écarter PIB et économiquesManque de vision globalisée

L’impact du Social Progress Imperative sur les politiques publiques et le secteur associatif

Le véritable atout du Social Progress Imperative réside dans sa capacité à mobiliser des acteurs variés en vue d’une meilleure gouvernance. Dans plusieurs pays, les résultats de l’indice sont devenus des outils de pilotage stratégique, permettant aux autorités et aux partenaires du troisième secteur d’améliorer leurs interventions en fonction de besoins réels et mesurés.

En France comme ailleurs, des organisations telles que Secours Catholique, Emmaüs, Fondation Abbé Pierre ou encore Action contre la Faim s’appuient sur ces données pour bâtir des stratégies d’action adaptées. Ces acteurs témoignent que la prise en compte d’indicateurs spécifiques au progrès social leur donne une meilleure lisibilité des zones prioritaires et des publics vulnérables.

Au plan financier, ces données permettent aussi de fédérer dons et financements publics, en s’appuyant sur une communication transparente et chiffrée sur les résultats obtenus. Le MEDEF encourage quant à lui les entreprises à intégrer ces mesures pour renforcer leur responsabilité sociétale, contribuant à une synergie entre secteur privé et associatif.

Cas d’usage dans la planification territoriale

En 2025, plusieurs collectivités en France commencent à intégrer le Social Progress Index dans leurs diagnostics territoriaux. Cette démarche offre une compréhension plus fine des dynamiques sociales locales, notamment pour des villes comme Lyon ou Nantes où la croissance économique masque parfois des inégalités profondes. Le recours aux données sociales permet de concevoir des politiques plus inclusives.

Formation et outils numériques pour une meilleure appropriation

Des plateformes telles que la procédure ENT de l’Université d’Artois ou des outils de visualisation de données comme Keyrus Solutions contribuent à démocratiser l’accès aux indicateurs du SPI. Ils accompagnent les décideurs dans la lecture précise des résultats, et leur permettent de mieux calibrer les interventions.

  • Mobilisation des acteurs publics et associatifs autour de données claires
  • Amélioration de la transparence dans l’allocation des ressources
  • Meilleure coordination entre secteur privé, public et ONG
  • Essor des outils numériques pour une gestion plus fine des politiques sociales
ActeursUtilisation des données SPIExemple concretBénéfices observés
Collectivités localesDiagnostic et planification territorialeVilles de Lyon, NantesRéduction des inégalités locales
Associations caritativesIdentification des zones prioritairesFondation Abbé Pierre, Secours CatholiqueEfficacité des interventions
EntreprisesRenforcement RSE et engagement socialMEDEFReconnaissance et impact social

Questions fréquentes sur le Social Progress Imperative et son application

  • Qu’est-ce que le Social Progress Index (SPI) ?
    Le SPI est un indicateur composite qui mesure le progrès social d’un pays ou d’une région en évaluant plusieurs dimensions sociales et environnementales, indépendamment des données économiques classiques comme le PIB.
  • Comment sont choisis les indicateurs du SPI ?
    Les indicateurs sont sélectionnés selon leur fiabilité, disponibilité internationale et pertinence scientifique, regroupés en trois axes : besoins de base, fondations du bien-être et opportunités.
  • Quels sont les principaux usages du SPI ?
    Le SPI est utilisé par les gouvernements pour orienter leurs politiques publiques, par les entreprises pour améliorer leur responsabilité sociétale, et par les ONG pour optimiser leurs actions sociales.
  • Quels sont les principaux points faibles de cet indice ?
    Les critiques portent sur des biais culturels dans les indicateurs, un manque de pondération des facteurs et la difficulté à intégrer certains aspects économiques dans l’analyse.
  • Comment les associations françaises exploitent-elles les données du SPI ?
    Des structures telles qu’Emmaüs, Fondation Abbé Pierre, ou Les Petits Frères des Pauvres utilisent ces données pour mieux cibler leurs actions et rendre compte de leur impact aux financeurs.